A partir de 55 ans, votre relevé individuel est complété par une estimation indicative globale du montant de votre future retraite. Vous en recevez une seconde à 60 ans et pouvez en demander une nouvelle avant de liquider votre retraite.
A partir de 55 ans, votre relevé individuel est complété par une estimation indicative globale du montant de votre future retraite. Vous en recevez une seconde à 60 ans et pouvez en demander une nouvelle avant de liquider votre retraite.
Attention à ne pas prendre cette estimation pour argent comptant, car elle est effectuée sur la base de la législation en vigueur au moment où elle vous est envoyée. Par nature, elle ne peut être qu’approximative car elle s’appuie sur de nombreuses hypothèses qui tiennent compte à la fois de l’environnement économique (évolution des prix, du salaire annuel moyen…) et de votre fin de carrière.
L’estimation indicative globale calcule le montant de toutes vos pensions de retraite, tous régimes confondus (fonctionnaires, salariés du privé, indépendants…), pour votre retraite de base comme pour vos retraites complémentaires.
Il s’agit de leur montant brut, avant application des prélèvements sociaux. Ce document vous permet de connaître le montant de vos pensions selon l’âge auquel vous partirez à la retraite (entre 60 et 67 ans), en vous indiquant à quel âge vous totaliserez assez de trimestres pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Vous pouvez ainsi mesurer l’impact des minorations appliquées (décotes) si vous partez avec un nombre insuffisant de trimestres ou, à l’inverse, des majorations appliquées (surcotes) si vous retardez votre départ (depuis le 1er janvier 2009, chaque trimestre supplémentaire, après avoir atteint le taux plein, majore de 1,25 % le montant de votre retraite de base).
L’estimation s’arrête à 67 ans, âge auquel vous profitez du taux plein, quel que soit le nombre de trimestres que vous avez validé.
Pour estimer vos futures pensions, les organismes de retraite s’appuient sur l’hypothèse que vous allez poursuivre votre dernière activité jusqu’à votre retraite. De même, si vous êtes inactif au moment de son envoi, elle prend pour hypothèse que vous le resterez.
Vos revenus futurs sont calculés à partir de vos derniers revenus connus : votre dernier salaire ou une moyenne de vos derniers salaires s’ils ont varié récemment, la moyenne de vos derniers revenus si vous êtes non salariés ou encore le dernier indice et la dernière valeur du point d’indice connus si vous êtes fonctionnaire. Cette projection se fait en euros constants, sans tenir compte de l’inflation. Cela explique que l’estimation globale ne soit pas très précise.
De plus, n’oubliez pas que l’estimation de vos retraites est réalisée en fonction de la législation en vigueur ; personne ne peut aujourd’hui prévoir l’incidence précise des réformes à venir sur le montant des pensions qui seront liquidées d’ici à 5 ou 10 ans.
Un ou deux ans avant l’âge prévu pour votre départ en retraite, mieux vaut demander une estimation précise de vos droits à votre dernière caisse de retraite. Vous pourrez ainsi connaître le mois à partir duquel vous toucherez votre retraite à taux plein et son montant à l’euro près. Vous serez ainsi à l’abri de mauvaises surprises. Ne liquidez pas votre retraite sans cette étape préalable, surtout si vous avez connu des changements de statut en fin de carrière (chômage, activités indépendantes…).
Si votre demande intervient entre 55 et 60 ans, entre deux envois de votre estimation indicative globale, vous devrez vous rapprocher de vos caisses de retraite. Dans ce cas, chaque institution calculera la pension qu’il vous doit en tenant compte des seuls droits acquis auprès d’elle. Mais attention, l’âge à partir duquel vous pourrez demander cette estimation varie selon les caisses : dès 54 ans pour la Cnav, mais seulement à 57 ans pour l’Arrco et l’Agirc.
En pratique, vous pourrez faire votre demande d’estimation auprès de la caisse nationale d’assurance vieillesse ou la réaliser en ligne sur son site (rubrique «?Préparer votre retraite dès 54 ans?»). Vous obtiendrez une estimation de votre retraite mensuelle (brute) de base, à partir des données réelles collectées par la caisse, telles qu’elles figurent dans votre relevé de carrière.
Pour vos retraites complémentaires, vous pourrez également faire votre demande en ligne ou en vous rendant dans un centre d’information, conseil et accueil des salariés (Cicas), service commun aux régimes Arcco et Agirc. Vous pouvez aussi estimer seul vos retraites complémentaires, à partir de votre relevé de situation, consultable en ligne (vous devez demander au préalable les codes d’accès à votre caisse). Il suffit de multiplier le nombre de points acquis par la valeur du point pour obtenir le montant annuel de vos retraites Agirc et Arrco.
La calcul de la retraite des salariés est complexe, en particulier dans le régime de base...
> Dans le régime de base, si vous validez assez de trimestres pour bénéficier du taux plein, votre retraite représente 50 % seulement de votre salaire annuel moyen. Ce dernier est calculé à partir des 25 salaires annuels les plus élevés de votre carrière (pour les assurés nés après 1947), retenus dans la limite du plafond annuel de la Sécurité sociale (Pass). En théorie, si vous avez atteint ce plafond durant l’essentiel de votre carrière, vous devriez percevoir une pension annuelle égale à 50 % du Pass en vigueur au moment de votre départ à la retraite. Dans les faits, vous ne percevrez jamais ce montant car votre salaire annuel moyen sera calculé sur vos salaires revalorisés après application d’un coefficient qui ne reflète pas l’évolution réelle du Pass. Au mieux, vous toucherez donc une retraite de base plus proche de 45 % du Pass.
> L’évaluation de vos retraites complémentaires est plus simple. Il suffit de multiplier le nombre de points acquis par la valeur du point Agirc et Arrco (la valeur de ce point évolue dans le temps). Si vous extrapolez le nombre de points que vous totaliserez à votre départ à partir du nombre de points acquis dans l’année, vous aurez le montant annuel brut de vos retraites complémentaires. Mais attention, l’accord AGFF (association pour la gestion du fonds de financement des retraites complémentaires des salariés), qui prévoit que les assurés peuvent percevoir leurs retraites complémentaires dès 60 ans, sans abattement, dès lors qu’ils ont obtenu leur retraite de base à taux plein, est valable jusqu'en 2018 seulement. Après cette date, il est possible qu'un abattement sur les retraites complémentaires des salariés partant à la retraite avant l’âge fixé pour percevoir une retraite à taux plein (65 à 67 ans selon votre année de naissance) soit mis en place. A suivre…