Inégalités homme-femme
La retraite est sans doute le domaine où la disparité entre hommes et femmes est la plus criante, comme le confirme l'état des lieux établi par le COR en janvier 2013.
Pénalisées par les interruptions de carrière, dues à la naissance et à l'éducation de leurs enfants, par un niveau de rémunération généralement moindre, par une sur-représentation dans le travail à temps partiel et les emplois peu qualifiés, les femmes touchent en effet une pension nettement inférieure à celle des hommes.
Fin 2010, le montant moyen de la pension totale (droits propres + réversion + avantages accessoires) s'élevait à 1 623 € pour les hommes et à 1 174 € pour les femmes, soit une différence de 38 %. Si l'on retient le seul niveau de pension généré par le travail (hors réversion et avantages accessoires), l'inégalité est encore plus frappante : 1 552 € pour les hommes et 899 € pour les femmes.
Heureusement, cet écart se réduit, sous l'effet de 2 facteurs : le départ en retraite de générations féminines ayant vécu une carrière plus longue (après leur émancipation du modèle social et familial classique) ; les mesures de solidarité prises par les gouvernements successifs ou par les partenaires sociaux (majoration de durée d'assurance pour enfants, attribution de trimestres pour congé parental, pensions de réversion).
En 2010, la pension totale des femmes, tous régimes de retraite confondus, atteignait ainsi 72,3 % de celle des hommes, contre 71,7 % en 2008. Et pour les seuls droits propres (issus du travail), la pension moyenne des femmes représentait 57,9 % de celle des hommes en 2010, contre 54,6 % en 2004.