Les pensions complémentaires vont
être sous-indexées
Selon les dispositions prévues par le nouvel accord, le niveau des retraites complémentaires progressera moins vite que l'inflation pendant une durée de 3 ans, à compter du 1er avril 2013. Dès cette année, et plus encore en 2014 et 2015, quelques 11,5 millions de retraités vont ainsi perdre en pouvoir d'achat.
Au 1er avril 2013, le point de retraite Arrco (retraite complémentaire de l'ensemble des salariés) a été valorisé de 0,8 % (contre 2,3 % en 2012), et le point Agirc (retraite complémentaires des salariés cadres) de 0,5 % (contre 2,29 % en 2012). A titre de comparaison, le point de retraite de base a été relevé de 1,3 % en 2013. Et l'inflation est attendue, pour cette année, à 1,2 % (selon les prévisions de la Commission Économique de la Nation, qui servent de base à la revalorisation des pensions). Les pensions complémentaires vont donc augmenter moins vite, en 2013, que les prix à la consommation.
En 2014 et 2015, la sous-indexation des pensions complémentaires deviendra automatique : leur revalorisation sera inférieure de 1 point au taux d'inflation. Par exemple, si la prévision d'inflation s'établit pour 2014 à 1,1 %, les points Arrco et Agirc ne seront augmentés que de 0,1 % au 1er avril de la même année. L'accord interdit cependant une évolution négative. Si l'inflation est inférieure à 1 %, la valeur des points Arrco et Agirc ne peut baisser. Elle n'est «que» gelée.
Les cadres sont les premiers touchés par cette réforme. En effet la retraite complémentaire (Arrco et Agirc) représente en moyenne plus de la moitié de leur pension totale. De plus les cadres font partie, à une très large majorité, de la catégorie des retraités assujettie à la CSG au taux de 6,6 %. Cette catégorie subit, depuis le 1er avril 2013, une nouvelle taxe de 0,3 %, baptisée contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie (CASA). En incluant la CRDS (0,5 %), les prélèvements directs effectués sur les pensions de la grande majorité des cadres atteignent désormais 7,4 %.