En continuant de travailler après l'âge légal de la retraite, vous engrangez chaque trimestre une majoration de votre pension de base : c'est la surcote. Une solution intéressante pour ceux qui n'ont pas envie de raccrocher à l'orée de la soixantaine, ou veulent améliorer l'ordinaire de leur pension de retraite. Selon une étude du Conseil d'Orientation des Retraites, la surcote aurait bénéficié à 12,6 % des nouveaux retraités en 2009.
Pour obtenir une surcote, il faut continuer à travailler après l'âge légal de la retraite tout en ayant réuni le nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein. Autrement dit, selon votre année de naissance, vous devez continuer de travailler après 60 à 62 ans et avoir déjà cotisé 160 à 166 trimestres.
Chaque trimestre travaillé au delà de l'âge légal de la retraite, et au delà du quota exigé pour une retraite à taux plein, donne droit à une majoration de votre pension de base. La surcote ne s'applique en effet qu'à la retraite de base. Pour les retraites complémentaires, il n'existe pas de dispositif similaire. En continuant de travailler, cependant, vous accumulez de nouveaux points de retraite complémentaire, lesquels amélioreront le montant de votre pension.
Le dispositif de surcote est ouvert aux assurés de tous les régimes légaux de retraite : régime général des salariés du secteur privé, régime des salariés agricoles, régime artisans et commerçants, régime de la fonction publique, régime des professions libérales (la surcote est calculée selon des modalités spécifiques ; voir ci-contre), régime des exploitants agricoles...
Si vous êtes éligible à un départ en retraite anticipé (carrière longue, carrière pénible) et continuez à travailler après l'âge de ce départ, vous ne pourrez bénéficier de la surcote qu'à compter de l'âge légal de la retraite.
Exemple : vous êtes né en 1952. Au titre des carrières longues, vous avez le droit de partir à taux plein dès l'âge de 60 ans. Vous poursuivez votre activité pendant un an -quatre trimestres- avant de prendre votre retraite. La surcote est activée à compter de l'âge légal de la retraite pour votre génération, soit 60 ans et 9 mois. Vous n'aurez ainsi droit qu'à un seul trimestre de surcote. Autrement dit , c'est l'âge légal de départ en retraite qui déclenche le mécanisme de surcote et non l'âge anticipé.
Depuis 2009, chaque trimestre de surcote donne droit à une majoration de 1,25 % de la pension de base. Pour 4 trimestres de surcote, votre retraite de base sera donc majorée de 5 %. Par exception, toutefois, dans le régime des professions libérales, la majoration est inférieure (0,75 % par trimestre de surcote). Pour la période antérieure, allant de 2004 à 2008, c'est un autre mode de calcul qui s'applique : 0,75 % du 1er au 4e trimestre de surcote ; 1 % au-delà du 4e trimestre et jusqu'à votre 65e anniversaire ; 1,25 % par trimestre de surcote accompli après votre 65e anniversaire.
Si vous réunissez le nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein, la surcote est activée à partir du 1er jour du trimestre civil qui suit l'âge légal de votre départ en retraite. Par exemple, si l'âge légal de votre retraite intervient au mois de mai, la surcote démarrera à partir du 1er juillet. Si vous n'avez pas validé, à l'âge légal de la retraite, le nombre de trimestres exigé pour le taux plein, la surcote débute à partir du 1er jour du mois qui suit la date d'acquisition de ce quota de trimestres. Enfin il est indispensable de travailler un trimestre entier pour valider la surcote afférente.
Exemple : Pierre, né en 1953, atteint l'âge légal de la retraite (61 ans et 2 mois) avec 167 trimestres validés, soit plus que les 165 requis pour une retraite à taux plein. Il poursuit son activité jusqu'à 63 ans et 7 mois. Il pourra donc se prévaloir de 9 trimestres de surcote. Soit une majoration de 9 x 1,25 = 11,25 %. Si sa pension de base s'élève à 1000 € par mois, Pierre percevra en réalité 1112,50 €. Imaginons que Pierre n'ait validé, à l'âge légal de la retraite, que 163 trimestres. La surcote ne s'appliquera qu'à compter des 165 trimestres requis pour un taux plein. En se retirant à 63 ans et 7 mois, Pierre disposera alors de 7 trimestres de surcote seulement. Sa pension de base sera donc majorée de 8,75 %.
L'intérêt du dispositif s'est accru depuis la revalorisation de la surcote en 2009. Cependant il s’avérera plus ou moins avantageux selon votre situation : nombre de trimestres validés, montant de la pension de base, opportunités de travail...
Imaginons par exemple que vous ayez droit, à l'âge de 61 ans, à une retraite de base taux plein de 1000 € par mois. En travaillant 2 ans de plus, jusqu'à 63 ans, vous obtiendrez une surcote de 10 %, soit une majoration de 100 € par mois.
Vous devez soupeser l'intérêt de travailler deux ans de plus pour un bonus mensuel de 100 €, cet intérêt étant également tributaire de votre envie de poursuivre et des alternatives qui s'offrent à vous.
Dans tous les cas, il est recommandé de réaliser une simulation de la surcote, en la comparant aux deux dispositifs «concurrents», également basés sur un prolongement de l'activité : le cumul emploi-retraite et la retraite progressive.
Quelles démarches ? La surcote est intégrée par votre caisse au moment de l'arrêt de votre compte et de la liquidation de votre pension. Mieux vaut toutefois vérifier les modalités de la surcote auprès de votre organisme de retraite. Afin notamment de bien caler la date de votre départ en retraite : il serait dommage de rater un trimestre de surcote à quelques jours près...