1. Compenser votre perte de revenus à la retraite

Vos revenus baisseront lorsque vous prendrez votre retraite, que vous soyez ou non concerné par la réforme entrée en vigueur le 1er septembre 2023.

Les pensions servies par vos régimes de retraite obligatoires représenteront en moyenne 70 à 75 % de votre dernier revenu d’activité.

Mais la baisse sera bien plus conséquente si vous n’avez pas eu une carrière complète, si vous êtes cadre ou si vous exercez une activité indépendante. 

Un placement « grand public »

L’une des solutions pour compenser vos futures pertes de revenus est de souscrire un plan d’épargne retraite (PER) auprès de votre banque ou de votre compagnie d’assurance durant votre vie active.

Ce placement ouvert à tous vous permettra de vous constituer une épargne à votre rythme, en fonction de vos moyens financiers, que vous pourrez récupérer en capital ou en rente à l’heure de la retraite. Ainsi, lorsque vous cesserez de travailler, vous disposerez d’un revenu complémentaire qui s’ajoutera à vos pensions et qui vous permettra de maintenir votre niveau de vie. 

Un complément de revenus à la carte

Au choix, vous pourrez récupérer l’épargne et les gains accumulés dans votre PER sous forme de :

  • rente viagère, éventuellement réversible à un bénéficiaire désigné à votre décès ;
  • ou sous forme de capital libéré en une fois ou de manière fractionnée.
  • vous pourrez aussi mixer les deux solutions si vous souhaitez bénéficier à la fois d’un complément de revenus régulier pour compléter votre retraite trop juste et d’une réserve d’argent pour faire face à vos dépenses ponctuelles. En d'autres termes, vous disposerez d’une enveloppe dans laquelle vous pourrez piocher à loisir en fonction de vos besoins de trésorerie. 

PER « assurance » ou  « bancaire » : quelle différence ?

Le PER « assurance » est de loin le plus commercialisé. Il offre les mêmes supports d’investissement que l’assurance vie (fonds en euros à capital garanti et fonds en unités de compte à risque). Par défaut, vous bénéficiez d’une gestion pilotée de votre épargne, ce qui permet de la sécuriser progressivement à mesure que vous approchez de la retraite.

Le PER « bancaire » est plus confidentiel puisque seuls 3 établissements financiers en proposent un.

Pour aller plus loin, consultez notre article Le fonctionnement du PER.

2. Réduire vos impôts durant votre vie active

Pour vous inciter à épargner pour la retraite, l’Etat a assorti le PER d’un avantage fiscal non négligeable. Vous pouvez ainsi déduire des revenus imposables de votre foyer fiscal, les sommes que vous épargnez chaque année via le PER.

La déduction est en principe plafonnée à 10 % de vos revenus professionnels de l’année précédente, mais vous pouvez déduire plus dans certains cas. En plus, chaque membre de votre foyer titulaire d’un PER peut déduire ses propres versements. 

Impôts : les 3 avantages fiscaux du PER

1. En premier lieu, il faut savoir que cette déduction est particulièrement efficace si vous êtes lourdement imposé car elle vous procure des baisses d’impôt proportionnelles à votre taux marginal d’imposition. 

Un exemple : pour 5 000 € placés sur votre PER, vous économisez 550 € d’impôt si vous êtes taxé au taux de 11 %, et jusqu’à 2 250 € si vous êtes taxé à 45 %.

2. Autre avantage : ces baisses d’impôt ne sont pas soumises au plafonnement des niches fiscales de 10 000 € par an et par foyer, contrairement à la plupart des réductions et crédits d’impôt. 

3. Intérêt supplémentaire : l’épargne retraite déduite une année permet de réduire votre taux de prélèvement à la source de l’année suivante, là encore contrairement à vos réductions et crédits d’impôt.

Tous ces avantages font du PER un outil très apprécié des épargnants pour réduire leurs impôts tout en préparant leur retraite.

Inconvénient : des impôts à prévoir à la sortie

En contrepartie des déductions pratiquées pendant la phase d’épargne, la rente ou le capital que vous récupérerez à la sortie du plan sera fiscalisé. Cette taxation réduira forcément les économies d’impôt obtenues durant votre vie active. Mais en principe vous resterez globalement gagnant car votre taux d’imposition baissera à la retraite.

Pour aller plus loin, consultez notre article La fiscalité du PER.

Et si vous n’êtes pas imposable ?
Le PER ne présente aucun intérêt si vous ne payez pas d’impôt
car l’épargne déduite de vos revenus ne vous procurera aucun avantage. Certes, vous pouvez renoncer à la déduction fiscale, ce qui vous permettra de bénéficier d’une fiscalité allégée sur le capital ou la rente récupéré à la sortie. Mais cette faveur est théorique car il y a peu de risque que vous deveniez imposable à la retraite si vous ne l’êtes pas aujourd’hui ! Pour préparer vos vieux jours, nous vous conseillons plutôt de souscrire une assurance vie : vous pourrez récupérer votre épargne à tout moment en cas de besoin, elle ne sera pas bloquée jusqu’à votre retraite comme celle placée dans un PER.

3. Protéger vos proches en cas de décès

C’est un autre atout souvent méconnu du PER assurance (le plus répandu) : il permet de désigner les personnes qui seront bénéficiaires de votre épargne à votre décès, comme pour une assurance vie.

Mieux, si vous décédez avant 70 ans, les sommes qu’ils recevront profiteront de la fiscalité avantageuse de l’assurance vie et elles échapperont aux droits de succession qui frappent les héritages.

Chaque bénéficiaire pourra récupérer 152 500 € sans impôts et sera soumis à une taxe forfaitaire de 20 % puis de 31,25 % s’il reçoit plus. Encore mieux, si certains bénéficiaires de votre PER sont aussi bénéficiaires d’une assurance vie que vous avez ouverte par ailleurs, ils profiteront deux fois de cette fiscalité avantageuse, sur les capitaux issus de chaque placement !

Pour aller plus loin sur ce sujet, consultez notre article La fiscalité du capital-décès de l’assurance vie.

Si vous veniez à décéder après 70 ans, en revanche, les sommes transmises seront soumises aux droits de succession dès le premier euro. Chaque bénéficiaire de votre PER sera alors taxé selon ses liens de parenté avec vous. Mais pas de panique, si vous avez désigné comme bénéficiaire votre conjoint ou votre partenaire de pacs, comme la plupart des épargnants, l’intégralité de votre PER lui reviendra sans impôt car il sera totalement exonéré de droits de succession.

A quel âge ouvrir un PER ?
Le PER est un « produit tunnel » dont vous ne pouvez pas sortir avant la retraite, sauf cas de déblocage anticipé autorisés par la loi.
Une épargne bloquée jusqu'à la retraite...
L’épargne investie dans votre PER sera en principe bloquée jusqu’à votre départ en retraite
, vous ne pourrez pas la récupérer avant. Il vaut donc mieux patienter jusqu’à 45 voire 50 ans pour en ouvrir un afin de limiter le délai à patienter pour en disposer. Surtout, à cet âge, vous aurez une meilleure visibilité de votre future retraite et vous pourrez calibrer votre effort d’épargne en conséquence pour vous constituer le complément de revenus dont vous aurez besoin. C’est aussi dans cette tranche d’âge que vous serez normalement le plus lourdement imposé et que vous profiterez le plus des avantages fiscaux du PER.
... sauf exceptions : les cas de sortie anticipée 
Vous pourrez récupérer l’épargne investie dans votre PER par anticipation, avant la retraite, en cas d’accident de la vie (expiration des droits au chômage, surendettement, décès de votre conjoint, invalidité, etc.) ou pour acheter votre résidence principale
Dans le premier cas, le capital récupéré sera exonéré d’impôt, seuls les prélèvements sociaux seront dus sur vos gains. 
Dans le second cas, en revanche, la fiscalité sera plus lourde car vous serez taxé dans les mêmes conditions qu’en cas de sortie en capital au terme du plan. Conclusion : vous n’y gagnerez rien si vous souscrivez un PER dans l’optique d’acheter votre prochain logement d’ici quelques années. Les impôts que vous supporterez à la sortie effaceront la totalité des économies d’impôt réalisées pendant la phase d’épargne !