Lancé fin 2019, le nouveau plan d’épargne retraite (PER) a déjà séduit plus de 12 millions d’épargnants. Ce succès ne doit rien au hasard puisque le PER offre de nombreux avantages dont voici les 3 principaux.
Lancé fin 2019, le nouveau plan d’épargne retraite (PER) a déjà séduit plus de 12 millions d’épargnants. Ce succès ne doit rien au hasard puisque le PER offre de nombreux avantages dont voici les 3 principaux.
Vos revenus baisseront lorsque vous prendrez votre retraite, que vous soyez ou non concerné par la réforme entrée en vigueur le 1er septembre 2023.
Aujourd'hui les pensions servies par les régimes de retraite obligatoires représentent en moyenne 74 % de votre dernier revenu d’activité pour un employé ayant eu une carrière complète, et 51 % seulement pour un cadre. Selon le Conseil d'Orientation des retraites, ces taux tomberont à 64 % et à 43 % en 2050.
Mais la baisse sera bien plus conséquente si vous n’avez pas une carrière complète ou si vous travaillez à temps partiel.
L’une des solutions pour compenser vos futures pertes de revenus est de souscrire un plan d’épargne retraite (PER) auprès de votre banque ou de votre compagnie d’assurance durant votre vie active.
Ce placement ouvert à tous vous permettra de vous constituer une épargne à votre rythme, en fonction de vos moyens financiers, que vous pourrez récupérer en capital ou en rente à l’heure de la retraite. Ainsi, lorsque vous cesserez de travailler, vous disposerez d’un revenu complémentaire qui s’ajoutera à vos pensions et qui vous permettra de maintenir votre niveau de vie.
Les salariés peuvent également souscrire un PER dans le cadre de leur entreprise si leur employeur en met un en place. Il peut s’agit d’un PER d'entreprise collectif (Pereco) ouvert à tous les salariés ou d’un PER obligatoire (Pero) réservé à certains. Ces placements collectifs permettent également de vous constituer une retraite supplémentaire, avec l’aide de votre employeur. L’épargne est également récupérable en capital ou en rente à la retraite, sauf la part correspondant aux versements obligatoires faits sur un Pero qui n’est récupérable qu’en rente.
Au choix, vous pourrez récupérer l’épargne et les gains accumulés dans votre PER sous forme de :
Attention, vous ne pourrez pas liquider votre PER en capital si vous avez opté expressément pour une sortie en rente viagère lors de sa souscription ou pendant la phase d’épargne. Ce choix est irrévocable.
PER « assurance » ou « bancaire » : quelle différence ?
Le PER « assurance » est de loin le plus commercialisé. Il offre les mêmes supports d’investissement que l’assurance vie (fonds en euros à capital garanti et fonds en unités de compte à risque). Par défaut, vous bénéficiez d’une gestion pilotée de votre épargne, ce qui permet de la sécuriser progressivement à mesure que vous approchez de la retraite.
Le PER « bancaire » est plus confidentiel puisque seuls 3 établissements financiers en proposent un.
Pour aller plus loin, consultez notre article Le fonctionnement du PER.
Pour vous inciter à épargner pour la retraite, l’Etat a assorti le PER d’un avantage fiscal non négligeable. Vous pouvez déduire les versements volontaires faits sur votre PER chaque année, des revenus imposables de votre foyer fiscal.
La déduction est en principe plafonnée à 10 % de vos revenus professionnels de l’année précédente, mais vous pouvez déduire plus dans certains cas. En plus, chaque membre de votre foyer titulaire d’un PER peut déduire ses propres versements.
1. En premier lieu, il faut savoir que cette déduction est particulièrement efficace si vous êtes lourdement imposé car elle vous procure des baisses d’impôt proportionnelles à votre taux marginal d’imposition.
Un exemple : pour 5 000 € placés sur votre PER, vous économisez 550 € d’impôt si vous êtes taxé au taux de 11 %, et jusqu’à 2 250 € si vous êtes taxé à 45 %.
2. Autre avantage : ces baisses d’impôt ne sont pas soumises au plafonnement des niches fiscales de 10 000 € par an et par foyer, contrairement à la plupart des réductions et crédits d’impôt. Vous conservez ainsi la possibilité de réduire vos impôts via vos dépenses du quotidien (emploi à domicile, frais de garde d’enfants, etc.) ou en réalisant un investissement défiscalisant (Denormandie, PME, etc.).
3. Intérêt supplémentaire : l’épargne retraite déduite une année permet de réduire votre taux de prélèvement à la source de l’année suivante, là encore contrairement à vos réductions et crédits d’impôt.
Tous ces avantages font du PER un outil très apprécié des épargnants pour réduire leurs impôts tout en préparant leur retraite.
En contrepartie des déductions pratiquées pendant la phase d’épargne, la rente ou le capital que vous récupérerez à la sortie du plan sera fiscalisé en totalité. Cette taxation réduira forcément les économies d’impôt obtenues durant votre vie active. Mais en principe vous resterez globalement gagnant car votre taux d’imposition baissera à la retraite.
En revanche, si vous restez lourdement imposé à la retraite, le fisc récupérera à la sortie les gains fiscaux obtenus à l’entrée, voire plus. Vous pourrez toutefois échapper à ce rattrapage fiscal en ne puisant pas dans votre PER et en privilégiant votre assurance vie pour vous fournir le complément de retraite dont vous aurez besoin. A votre décès, l’épargne accumulée sur votre PER reviendra aux proches de votre choix « hors succession » dans un cadre fiscal avantageux (voir ci-dessous).
Et si vous n’êtes pas imposable ?
Le PER ne présente aucun intérêt si vous ne payez pas d’impôt car l’épargne déduite de vos revenus ne vous procurera aucun avantage. Certes, vous pouvez renoncer à la déduction fiscale, ce qui vous permettra de bénéficier d’une fiscalité allégée sur le capital ou la rente récupéré à la sortie. Mais cette faveur est théorique car il y a peu de risque que vous deveniez imposable à la retraite si vous ne l’êtes pas aujourd’hui ! Pour préparer vos vieux jours, nous vous conseillons plutôt de souscrire une assurance vie : vous pourrez récupérer votre épargne à tout moment en cas de besoin, elle ne sera pas bloquée jusqu’à votre retraite comme celle placée dans un PER. Lorsque vous serez à la retraite, elle vous procurera un complément de revenus peu fiscalisé, voire pas du tout, si votre contrat a plus de 8 ans.
C’est un autre atout souvent méconnu du PER assurance (le plus répandu) : il permet de désigner les personnes qui seront bénéficiaires de votre épargne à votre décès, comme pour une assurance vie.
Mieux, si vous décédez avant 70 ans, les sommes qu’ils recevront profiteront de la fiscalité avantageuse de l’assurance vie et elles échapperont aux droits de succession qui frappent les héritages.
Chaque bénéficiaire pourra récupérer 152 500 € sans impôts et sera soumis à une taxe forfaitaire de 20 % puis de 31,25 % s’il reçoit plus. Encore mieux, si vous désignez votre conjoint ou votre partenaire de pacs bénéficiaire de votre PER, il sera totalement exonéré d’impôt sur les sommes qu’il recevra à votre décès, quel que soit leur montant.
Si vous décédez après 70 ans, en revanche, les sommes transmises seront soumises aux droits de succession, sous déduction d’un abattement global de 30 500 € à partager entre tous les bénéficiaires de votre PER (sauf ceux exonérés de droits de succession). Chaque bénéficiaire sera alors taxé sur les sommes qui dépassent la fraction d’abattement à lui accorder selon ses liens de parenté avec vous. Mais là encore, si vous avez désigné comme bénéficiaire votre conjoint ou votre partenaire de pacs, comme la plupart des épargnants, l’intégralité de votre PER lui reviendra sans impôt car il sera totalement exonéré de droits de succession.
Attention, les abattements de 152 500 € et de 30 500 € sont communs au PER et à l’assurance vie. Seule différence, le second s’applique en cas de décès après 70 ans pour le PER et aux primes versées après 70 ans pour l’assurance vie. Si vous désignez vos proches bénéficiaires à la fois de votre PER et de votre assurance vie, ils ne bénéficieront qu’une seule fois de ces abattements sur les sommes transmises via ces deux placements.
Le PER est un « produit tunnel » dont vous ne pouvez pas sortir avant la retraite, sauf cas de déblocage anticipé autorisés par la loi.
L’épargne investie dans votre PER sera en principe bloquée jusqu’à votre départ en retraite, vous ne pourrez pas la récupérer avant. Il vaut donc mieux patienter jusqu’à 45 voire 50 ans pour en ouvrir un afin de limiter le délai à patienter pour en disposer. Surtout, à cet âge, vous aurez une meilleure visibilité de votre future retraite et vous pourrez calibrer votre effort d’épargne en conséquence pour vous constituer le complément de revenus dont vous aurez besoin. C’est aussi dans cette tranche d’âge que vous serez normalement le plus lourdement imposé et que vous profiterez le plus des avantages fiscaux du PER.
Vous pourrez récupérer l’épargne investie dans votre PER par anticipation, avant la retraite, en cas d’accident de la vie (expiration des droits au chômage, surendettement, décès de votre conjoint, invalidité, etc.) ou pour acheter votre résidence principale.
Dans le premier cas, le capital récupéré sera exonéré d’impôt, seuls les prélèvements sociaux seront dus sur vos gains.
Dans le second cas, la fiscalité sera plus lourde car vous serez taxé dans les mêmes conditions qu’en cas de sortie en capital au terme du plan. La sortie anticipée pour acheter son logement constitue néanmoins une faveur intéressante pour les épargnants ayant souscrit un PER en début de carrière, surtout s’ils n’ont pas déduit leurs versements de leurs revenus, car elle leur permet d’augmenter leur apport personnel et de négocier un meilleur crédit.