A quel âge pourrez-vous prendre votre retraite ?

Voilà une question qui se pose, de façon plus ou moins pressante, à des millions de personnes, salariés ou non, en activité ou sans emploi, artisans ou commerçants, chefs d'entreprise et professions libérales... La réponse dépend principalement de deux paramètres : l'âge minimum légal du départ et le nombre de trimestres cotisés !

Calculez l'âge de votre retraite en 3 clics


Quelles sont les conditions à remplir pour partir en retraite ?

Une seule condition est exigée pour liquider vos droits à la retraite : avoir atteint l'âge minimal légal.

Mais à cet âge minimum, si vous n'avez pas cotisé le nombre de trimestres requis, lequel dépend également de votre année de naissance, votre pension de retraite sera amputée d'une décote.

Vous avez donc intérêt à prolonger votre activité jusqu'à obtenir le nombre de trimestres suffisant, si vous voulez percevoir une retraite à taux plein et une retraite pleine !

Pour avoir une vision claire des conditions de votre départ en retraite, vous devez croiser deux paramètres : âge minimum légal et nombre de trimestres exigé !

Quand pourrez-vous partir au plus tôt ?

La réforme des retraites de 2010repousse progressivement l'âge minimal de départ en retraite, de 60 à 62 ans, pour les personnes nées à partir de juillet 1951.

Quand pourrez-vous partir avec une retraite à taux plein ?

Vous payez des cotisations sur vos revenus professionnels, qui vous permettent de valider jusqu'à 4 trimestres "retraite" par an.

Pour bénéficier d'une retraite à taux plein, sans décote, vous devez avoir validé un certain nombre de trimestres à la fin de votre carrière.

Fixé à 160 pour les personnes nées jusqu'en 1948 (soit 40 années de cotisations), le nombre de trimestres cotisés pour bénéficier d'une retraite à taux plein augmente progressivement pour celles nées à partir de 1949.

Une personne née le 1er janvier 1953 a pu, par exemple, se retirer de la vie active à 61 ans et 2 mois, soit le 1er mars 2014. Il lui fallait, à cette date, 165 trimestres de cotisations pour bénéficier d'une retraite à taux plein.

L'allongement des durées de cotisations, la précarisation des carrières, les périodes de chômage et de transition font qu'il est de plus en plus difficile de parvenir à l'âge légal de la retraite avec tous ses trimestres en poche...

Combien de trimestres pour le taux plein ?

A quel âge maximum aurez-vous droit à une retraite à taux plein ?

La loi définit un âge à partir duquel vous pouvez partir en retraite sans subir de décote sur votre pension, quel que soit le nombre de trimestres cotisés.

A cet âge, vous bénéficierez donc d'une retraite à taux plein de manière automatique, même si vous n'avez pas atteint le nombre de trimestres correspondant à votre année de naissance.

Fixé à 65 ans pour les personnes nées jusqu'en juin 1951, cet âge augmente jusqu'à 67 ans pour celles nées à partir de 1955.

Une personne née le 1er janvier 1953 pourra, par exemple, percevoir une retraite à taux plein à 66 ans et 2 mois, soit le 1er mars 2019. Peu importe le nombre de trimestres qu'elle aura cotisé à cette date.

De même, une personne née le 1er janvier 1955 pourra liquider sa retraite à taux plein à partir du 1er janvier 2022 !

Quel âge maximum pour le taux plein ?

En quoi consiste la décote ?

Vous pourrez décider de liquider votre retraite dès que vous aurez atteint l'âge minimum légal, même si vous n'avez pas atteint le nombre de trimestres requis pour percevoir une retraite à taux plein.

Vous partirez aussitôt que la loi vous en offrira la possibilité, en acceptant une décote - diminution - de votre retraite, proportionnelle au nombre de trimestres manquants.

Pour calculer la décote que vous subirez, un coefficient sera appliqué sur votre nombre de trimestres manquants, variable en fonction de votre année de naissance.

La décote se base sur le plus petit des deux nombres suivants (dans la limite de 20 trimestres) :

  • trimestres manquants pour parvenir à la durée de cotisation assurant une retraite à taux plein (160 à 166 trimestres).
  • trimestres manquants jusqu'à l'âge assurant une retraite à taux plein automatique (65 à 67 ans).

Par exemple, vous êtes né en janvier 1955 et envisagez de partir en retraite à l'âge légal, en janvier 2017 (vous aurez 62 ans). Vous disposerez de 161 trimestres de cotisations, au lieu des 166 exigés.

Il vous manquera donc 5 trimestres pour atteindre la durée de cotisation "taux plein" (166 - 161), et 20 trimestres pour atteindre l'âge de retraite "taux plein" (67 ans – 62 ans). Le plus petit des deux nombres sera retenu pour calculer votre décote, soit 5 trimestres.

Le coefficient de minoration est de 0,625 points par trimestres manquants pour les personnes nées en 1953 ou après (à appliquer sur le taux plein de 50%). Votre décote s'élèvera donc à 3,125% (5 x 0,625). Elle viendra en déduction du taux plein de 50%.

Vous percevrez donc une pension de retraite au taux minoré de 46,875 % (ce taux sera appliqué sur votre salaire annuel moyen, calculé sur la base de vos 25 meilleures années).

Pour les actifs du secteur privé nés à partir de 1953, la décote maximale est égale à 12,5%, ce qui correspond à un taux de retraite minimum de 37,5%, contre 50 % pour le taux plein.

Comment éviter la décote ?

Pour limiter ou annuler la décote, il est possible de racheter des trimestres, correspondant aux années d'études supérieures, à celles de travail incomplètes ou à celles effectuées à l'étranger.

Le rachat de trimestres est ouvert à toute personne ayant entre 20 et 66 ans. En revanche, une personne percevant déjà une pension de retraite du régime général ne peut plus racheter des trimestres.

Le prix de rachat varie en fonction de votre année de naissance, de vos revenus d'activité et de l'option choisie. Vous pouvez racheter des trimestres au titre du taux seul (qui permet de réduire seulement la décote) ou au titre du taux et de l’augmentation de votre durée d’assurance. Il est possible d'effectuer une estimation du montant à verser sur le site de la Cnav.

Plus vous êtes âgé lors du rachat, plus le trimestre est cher. En 2016, le prix d'un trimestre est de 1055 € pour un acquéreur de 20 ans ayant un revenu brut annuel inférieur à 28 962 € (75% du plafond annuel de la Sécurité sociale). Il grimpe à 4 059 € pour une personne de 66 ans ayant un revenu brut annuel supérieur à 38 616 € (exemple donné pour le régime général et le rachat de trimestres à titre du taux seul).

L'opération de rachat est possible une seule fois et elle est limitée à 12 trimestres. Il s'agit donc de ne pas se tromper dans l'étude de sa rentabilité. Laquelle dépend de multiples paramètres: année de naissance, âge au moment de la demande, niveau de revenu, âge envisagé pour la retraite, type de complémentaire...sans oublier le niveau d'imposition. Le montant du rachat est en effet déductible de votre revenu imposable.

Si vous ne rachetez qu’un trimestre, vous devez verser en une seule fois le montant dû. Si vous en rachetez plusieurs, vous pouvez échelonner le paiement, par prélèvements mensuels d’égal montant. La durée du paiement varie alors en fonction du nombre de trimestres à racheter : 1 ou 3 ans en cas de rachat de 2 à 8 trimestres ; 1, 3 ou 5 ans en cas de rachat de 9 à 12 trimestres. Si le versement est échelonné sur une période de 3 ou 5 ans, le montant à verser est majoré de l’évolution des prix à la consommation.

Vous avez pu vous faire rembourser des trimestres rachetés et devenus inutiles du fait du relèvement de l’âge de départ à la retraite prévu pour les actifs nés à partir du 1er juillet 1951.  Vous pouviez demander leur remboursement jusqu’au 11 novembre 2013 pour les cotisations versées avant le 13 juillet 2010, à condition de n’avoir fait valoir aucun droit à une retraite de base ou complémentaire.

Pour conclure...

Age légal et âge réel du départ en retraite ne coïncident pas nécessairement. Ils ont même une tendance croissante à diverger, à mesure que se renforcent les contraintes en matière de durée de cotisation, et que les parcours professionnels deviennent plus mobiles, volatiles, éclatés.

Etablissez un suivi de ses trimestres cotisés en intégrant toutes les périodes qui comptent, même partiellement : stages, jobs d'été, service militaire, congé parental, de formation, chômage, maladie... La réforme de 2010 a étoffé les possibilités d'information et d'anticipation.

Vous pouvez notamment, dès l'âge de 45 ans, demander des entretiens avec le ou les organisme(s) gestionnaire(s) de votre retraite pour recenser l'ensemble de vos droits et réaliser des simulations. En d'autres termes: plus l'âge de la retraite augmente, plus l'âge de s'en préoccuper diminue !

Pour en savoir plus sur les outils qui permettent de suivre l'évolution de votre future retraite, consultez notre Dossier Évaluation de la retraite.